épisode 24 du podcast
Si vous êtes ici en train de m’écouter, c’est probablement parce que la notion de « relation toxique » vous a interpellée. Je crois qu’au cours de la vie de chacun, nous faisons face à ce type de relation. Tout simplement parce que la vie est un apprentissage, un long chemin que l’on entreprend vers la connaissance de soi. Et pour se connaître soi-même, pour dessiner un peu plus clairement chaque jour qui nous sommes, nous devons nous tromper. Nous devons faire des erreurs, qui finalement, n’en sont pas tant que ça. Parce que, une erreur, c’est la porte ouverte vers un nouvel enseignement. Et donc, une erreur, c’est finalement un cadeau que l’on se fait à soi : l’opportunité de devenir qui nous sommes véritablement. Chaque expérience que nous traversons, chaque relation avortée, aussi douloureuse soit-elle, nous permet inévitablement de tirer des enseignements pour la suite de notre expérience en tant qu’être humain dans ce monde.
Aujourd’hui, j’avais envie de partager avec vous mon expérience, mes expériences, pour que peut-être mes réflexions vous offrent des clefs pour gérer les situations conflictuelles que vous traversez. Pour comprendre pourquoi certaines de vos relations se sont mal terminées, amicales ou amoureuses. Pour je l’espère, vous aider à vous pardonner. Car, le pire que l’on puisse finalement faire, c’est de se remettre inlassablement en question, de se demander ce que l’on a bien pu faire de mal, de se demander ce qui ne va pas chez nous. De penser que l’on est une moins que rien.
Se remettre en question, s’excuser, c’est une chose. Une très belle chose même. Remuer indéfiniment le couteau dans la plaie, s’auto-flageller, s’en est une autre; et c’est je dirais même, contre-productif. Car s’il y a une plaie, quelqu’en soit la raison, qui qu’en soit le ou la responsable, cela signifie qu’il y a eu une blessure. Et, la première chose à faire, c’est avant tout de comprendre pourquoi vous avez été blessé. C’est uniquement depuis cette réponse, que vous pourrez grandir.
Une relation toxique est définitivement différente d’une personne toxique.
Une personne toxique c’est une personne, vulgairement, de mauvais. C’est quelqu’un qui a mauvais fond, dont les intentions ne vont pas être les bonnes. Cela peut-être quelqu’un d’opportuniste, d’égoïste, de pervers, de malveillant, ou encore de manipulateur. Ici, c’est bien de relation toxique dont je vous parle : une relation implique toujours au moins deux personnes. Et le fait d’associer ces deux mots ensemble donne une tout autre définition à la relation : une relation est toxique dès lors qu’il y a une incompatibilité entre les 2 personnes qui la constitue. Il n’y a pas de personne plus ou moins responsable qu’une autre. Personne n’est moins bon ou moins mauvais. Personne n’a tort, personne n’a raison. Car dans chaque relation, et cela je suis persuadée que vous en avez déjà fait le constat : chaque partie aura une version différente de l’autre.
Faire preuve d’empathie, c’est comprendre que chaque personne dispose d’une grille de lecture qui lui est propre. C’est comprendre que chaque individu dispose de traits qui lui sont propres. C’est comprendre que nous sommes tous différents, que nous avons tous des manières de penser, d’être, de faire qui nous sont propres. Nous avons tous des valeurs auxquelles nous tenons, qui sont les nôtres. Faire preuve d’empathie, c’est être capable de se mettre à la place d’autrui, capable d’ouvrir son esprit à la réalité de nos différences. Vous n’avez pas besoin d’être d’accord, ni même de comprendre ce qui motive cette personne à penser, agir ou être telle qu’elle est, c’est simplement admettre le fait que vous ne détenez pas la vérité.
Depuis cet état alors, vous pouvez commencer à entreprendre votre chemin vers le pardon. Le pardon envers vous-même, et le pardon, envers la personne concernée.
Une relation toxique donc, c’est une relation qui aura pour objet de vous tirer vers le bas. Dans cette relation, nous perdons le contrôle de qui nous-sommes, de ce que nous voulons véritablement. Nous effaçons doucement notre identité, dans le but de coller à la volonté de quelqu’un d’autre. Et, la plupart du temps, pour ne pas dire à chaque fois, notre entourage est complètement conscient de cela, mais nous sommes la seule personne à ne pas voir ce qui est en train de se produire. Tout simplement parce que nous sommes étouffés par une personnalité qui n’est pas compatible avec la nôtre. Un très bon exemple auquel je me suis longtemps confrontée, c’est celui de la relation entre une personne qui ne sait pas dire non, et une personne qui a peur de l’abandon. La personne qui ne sait pas dire non, va donner, donner, et donner toujours plus. La personne qui a peur d’être abandonnée, d’être délaissée, typiquement va demander de l’attention : elle va demander toujours plus, pas dans la volonté de vous étouffer, mais parce que elle va rechercher des preuves d’amour pour se réconforter, se rassurer. Et vous en face, qui ne savez pas dire non, allait répondre présent à chacun de ses demandes. Aucune de ces relations ne peut fonctionner sur le long terme, simplement parce qu’elle n’est pas saine. Car à force de dire oui à autrui, vous dites nécessairement non à vous-même. Soit parce que vous avez peur de blesser, soit parce que peut-être vous aussi, inconsciemment, vous avez peur de ne pas être aimé. Sauf que cette relation sera inévitablement vouée à l’échec. Même si la personne en face de vous n’aura aucune mauvaise intention, elle finira par vous détruire.
J’ai très longtemps lutté pour m’affirmer, pour dire Non à ce que je ne voulais pas. Et en disant oui aux autres, non à moi-même, je me suis peu à peu effacée. J’ai oublié qui j’étais, et la seule définition que j’avais de moi-même, et que les autres avait également de moi-même, se lisait au travers de cette autre personne. Ma seule priorité n’était plus mon bien-être, mes amis, mes sorties, mes activités, mes moments seule. Ma seule priorité, c’était cette autre personne. Alors bien sur, il y a eu des degrés de relation dite toxique similaire que j’ai pu traverser. Et au travers de cet exemple d’ailleurs que je vous décris ici, je ne parle pas d’une relation en particulier. Mais bien d’un schéma que j’ai répété pendant des années.
Et au delà du fait que je me sois perdue dans cette identité qui n’étais pas la mienne, et bien j’ai laissé mon bonheur dépendre du bon vouloir de quelqu’un d’autre : c’est ce que l’on appelle, la dépendance affective. Être dépendant, par définition, c’est quelque chose de négatif. Être dépendant, c’est entretenir une forme d’addiction à quelqu’un ou à quelque chose d’extérieur. Et bien souvent, avec le temps et l’habitude, on ne sait même plus pourquoi on reste dans cette dépendance qui ne nous rend pas heureux. C’est juste que nous avons perdu le contrôle, et qu’il en devient alors bien trop difficile d’en sortir. Mais tout ce dont vous devez vous rappeler : c’est que vous êtes assez. Que la seule personne dont vous devez dépendre, c’est vous-même. Que dire non, ne vous rendra pas plus seule, ni moins important. Dire non, c’est affirmer haut et fort, votre valeur. Qui vous aimes vous suive.
Alors, apprenez à dire non à des relations qui seront vouées à l’échec : il n’y a pas de recette magique, car vous seul savez qui vous êtes, ce dont vous avez besoin pour être heureux. Pour bien choisir vos relations, il faut nécessairement que vous compreniez avant toute chose qui vous êtes, ce qui importent à votre bonheur et à votre stabilité. C’est pour cela qu’il est essentiel de prendre chaque jour un peu de temps pour soi. Car ce temps que vous passez avec vous-même vous permet de prendre du recul sur votre vie, et de réaliser les choses que vous souhaitez faire grandir. C’est vers ces choses là uniquement, que vous devez orienter votre énergie.
Rappelez-vous que se savoir suffisant, ne signifie pas d’être seule, ou égocentrique : être suffisant, autonome, indépendant, c’est aussi savoir que vous avez de la valeur, et que défendre cette dernière est plus important que le reste. Placez-vous toujours en priorité et posez vous systématiquement la question : est-ce ce dont j’ai vraiment envie ? Vous n’avez pas besoin d’imposer ce que vous désirez : vous pouvez simplement, passer votre chemin. Faire des compromis est vital pour qu’une relation fonctionne, mais cela doit nécessairement se faire dans les deux sens. Il faut remplir quotidiennement son vase, pour pouvoir continuer d’avancer. Il faut accepter de recevoir, pour pouvoir continuer à donner. Aujourd’hui, je suis aisément capable de repérer ces schémas dès lors qu’ils se présentent à moi. Et parce que je me connais maintenant suffisamment, j’ai appris parfois à dire non, parfois plus simplement, à garder le silence.
Et vous savez quoi ?
Il y a tellement de paix et de mystère à entretenir, dans le silence.