épisode 17 du podcast
Combien de fois t’es tu répété « je serai heureuse quand…. »
Je serai heureuse quand j’aurais enfin décroché ce job.
Je serai heureuse quand j’aurais acheté cette voiture, cette maison, cette robe.
Je serai heureuse quand cette personne sera dans ma vie.
Je me sentirai en sécurité quand j’aurais tant d’argent.
Je commencerai à apprécier la vie quand j’aurais atteins tel objectif.
Je commencerai à faire les choses que j’aime quand je serai à la retraite.
On passe finalement beaucoup de temps et d’énergie à s’inquiéter du futur. On persiste à se dire que l’on n’est pas assez, que notre situation ne nous satisfait pas. Plutôt que de nous encourager à explorer notre potentiel complet, ces schémas de pensées en réalité nous limite.
Ils nous bloquent dans des visualisations d’une vie que l’on s’imagine comme idéale, parfaite, au lieu de nous encourager à prendre la vie telle qu’elle est et comme elle se présente à nous.
Et d’ici à ce que l’on arrive au point que l’on s’était fixé, ce point censé nous libérer, censé ouvrir la porte vers notre bonheur, on s’est déjà créé de nouveaux objectifs à atteindre, avant même d’avoir atteint les précédents. Santocha représente le second Nyamas, parmi les 8 branches du yoga décrites par Patanjali.
Vulgairement, Santosha fait référence au contentement. Quand on pratique Santosha, cela signifie que l’on cultive notre bonheur depuis l’intérieur.
Que ce dernier ne dépend pas de satisfactions extérieures. C’est être satisfait de ce que l’on a à l’instant présent. C’est savoir et être conscient que l’on forme un tout suffisant, que rien, qu’aucune pièce de notre puzzle, ne manque.
Les 5 Nyamas nous aident à développer une relation plus positive, et donc plus saine, avec vous même. Car il est bien connu que nous ne sommes pas en mesure de créer des relations authentiques et durables avec les autres, tant que la relation que l’on a avec soi-même n’est pas forte et profondément sincère.
Avoir cette envie d’apprendre, de grandir, de se transformer n’est pas mal, bien évidemment. Avoir ce besoin de développer notre esprit vers un but spécifique n’est pas mal non plus. Cela le deviendra uniquement si l’on fonde tout notre bonheur et notre accomplissement intérieur dessus.
Pratiquer Santosha, pratiquer le contentement, cela ne veut pas dire que l’on se repose sur ses acquis, on encore que l’on doit balayer nos besoins de faire ou d’accomplir quelques chose. Pratiquer Santosha, pratiquer le contentement, cela veut dire accepter et apprécier ce que l’on a déjà et qui l’on est déjà, pour, à partir de ce point là, continuer d’avancer, d’apprendre, de grandir.
Cela nécessite donc d’avoir conscience ce que l’on a et de qui l’on est à l’instant t, d’en être satisfait et reconnaissant, afin de poursuivre son chemin de vie.
C’est une pratique difficile, pour moi, pour vous, pour nous. Car c’est dans notre nature de vouloir toujours plus, d’assoir soif de renouveau et de rester sur notre faim tant que l’on est pas parvenu à satisfaire ce nouveau besoin. Et c’est pas un mal, non, dés lors que l’on en est conscient et que l’on parvient à trouver l’équilibre pour nous permettre de l’utiliser à des fins bénéfiques. Dès lors, il est important de déterminer quels sont les objectifs qui ont une réelle important pour soi. Décrocher ce nouveau job, acheter cette nouvelle voiture, tomber amoureux, ce sont des choses auxquelles on aspire mais qui sont à l’extérieur de nous. Tôt ou tard, elles s’en iront.
L’impermanence de la vie. Tout est temporaire, rien ne dure vraiment éternellement.
C’est une spirale infinie, celle de jongler entre le bonheur et la tristesse, l’amour et la haine, l’excitation et la peur.
Comment sortir parvenir à appliquer Santosha à notre vie ?
La réponse réside dans la pratique du non attachement et de l’appréciation de qui l’on est vraiment. La Bhagavad-Gita nous enseigne de tourner notre regard vers l’intérieur afin de réaliser que la paix et le bonheur s’y trouvent déjà; elle nous explique que lorsque l’on dépend d’éléments externes à nous pour nous offrir la liberté et le bonheur, on s’enlise encore davantage dans le non-contentement, dans l’avidité. Notre égo expérimente la joie, la douleur, le désir, la déception, et l’on s’attache alors inévitablement à ces expériences. De la même manière que la Nature est en mouvement permanent : les saisons, less températures, les cycles de la vie – notre corps et notre esprit sont en mouvement permanent. Si vous cherchez le bonheur, ne cherchez pas bien loin : il se trouve déjà en vous.
Sur notre tapis
N’importe quelle personne qui a déjà pris un cours de yoga se reconnaitra là dedans : lorsque l’on pratique, tout du moins au début, non ne peut pas s’empêcher de regarder les tapis autour de nous. On ne peut pas s’empêcher de se comparer, de se demander si notre pratique est meilleure que celle du voisin. D’ailleurs, souvent on se concentre sur là où on a envie d’être dans sa pratique, plutôt que sur là où l’on en est à l’instant t. Et c’est à ce moment là, que l’on occulte l’image merveilleuse de qui l’on est. La vérité c’est que, peu importe que l’on sache se tenir sur ses mains, toucher sa tête avec ses orteils – il y aura finalement toujours quelque chose d’autre, quelque chose de plus grand, de plus fort, à explorer dans sa pratique.La bonne nouvelle, c’est que l’on a toute notre vie devant nous pour les réaliser : il n’y a pas de deadline, pour personne. Nous avons tous cette liberté, d’avancer à notre propre rythme. Lorsque l’on se pousse physiquement pour réaliser une posture pour laquelle notre corps n’est pas près, on va à l’encontre du principe d’ahimsa : le principe de non violence et de respect. Plus l’on avance depuis ce point, de peur, d’attachement, de « violence », plus l’on s’éloigne finalement de ce point vers lequel on essaye d’avancer… Le contentement; c’est être Ok avec où l’on est.Ce n’est pas espérer d’avoir telle chose ou telle habilité, que quelqu’un d’autre a. Pose une intention, encore et encore s’il le faut : celle de t’apprécier pour qui tu es, celle de reconnaître le chemin que tu as parcouru, et celui que tu vas encore emprunter dans ta pratique. Lorsque l’on lâche prise sur ce besoin d’être plus flexible, plus fort, eh bien, cette flexibilité, cette force, viennent alors naturellement à nous…
Hors de notre tapis
Une fois que l’on atteint ce point de paix temporaire, on s’attache à ce sentiment et on lutte pour le faire perdurer. Ce qui, inévitablement, mène vers la tristesse. Jusqu’à ce que nous trouvions un nouvel objectif à atteindre, celui qui nous rendra à nouveau ce sentiment de paix. Toutes ces promesses que l’on se fait à soi-même, nous pousse à nous déconnecter du moment présent. Chercher le bonheur hors de nous, quel qu’en soit la forme, nous pousse à chercher encore et encore. Tout ce qui nous entoure, toutes les expériences que l’on vie, toutes les émotions que l’on traverse, ce sont tous des éléments impertinents et évolutifs, qui appartiennent à Prakriti, à la nature. Mais notre vraie nature individuelle, elle, est permanente et immuable. Qui nous sommes, et qui nous serons pour toujours, est et sera toujours et complètement suffisant. On cultive cette habitude d’attendre pour être soi, d’attendre d’avoir compléter cette fameuse to do list des choses qui nous rendront meilleur.
La réalité, c’est que je serai toujours moi, tu serais toujours toi, nous serons toujours nous. Et nous pouvons soit choisir de continuer à tourner le regard loin de notre valeur véritable, vers un but que l’on pense être le nôtre. Ou on peut, simplement apprécier et aimer pleinement qui l’on est, à l’instant t. Et cultiver, jour après jour, cette amour et cette satisfaction.
Le yoga a pour objectif la réalisation et l’épanouissement individuel. Découvrir son potentiel véritable pour ainsi le cultiver jour après jour. Le yoga nous enseigne à rediriger notre pouvoir vers ces choses nécessaires, ces choses qui vous nous permettre de veiller et de prendre soin de notre valeur intrinsèque.
Accueille chaque challenge comme une opportunité de croissance, chaque échec comme une opportunité de te rendre plus fort pour te préparer aux prochains challenge. De la même manière, sur ton tapis, et hors de ton tapis.
Ne projette pas le bonheur comme la récompense de tes accomplissements. Tes accomplissements sont le fruit de ta clarté, de ta capacité à voir qui tu es vraiment pour cultiver cette force et l’utiliser de la plus belles des manières. Tout ce dont tu as besoin pour être heureux réside déjà à l’intérieur de toi.
Ait confiance en ta pratique du yoga, et applique la à ta vie de tous les jours; Savasana ne serait pas aussi appréciable, s’il n’arrivait pas en fin de pratique.