épisode 26 du podcast
Je vous parle souvent du facteur temps. Du fait que, l’urgence, c’est nous qui nous la créons. Que la pression, c’est nous qui nous l’infligeons.
Le temps, nous en avons autant le contrôle, qu’il ne nous échappe. Parce que le temps, c’est celui qui rythme nos vies. Le temps dessine les saisons, compose les jours et les nuits. Sans le temps, que serez finalement notre quotidien, notre structure, notre mode de vie. Sans le temps, nous serions vraisemblablement un peu perdus.
Le temps est notre pire ennemi, autant qu’il est notre meilleur allié. Bien trop souvent, nous considérons le temps comme générateur de stress, de peur, de pression. Le stress des deadlines au travail, la peur de vieillir, la pression de devoir réussir vite. Dans un monde où tout s’accélère, où surconsommation, hyperactivité et impermanence sont reines, c’est aujourd’hui plus que jamais qu’il nous faut ralentir. Presser le bouton pause, comme j’aime bien le dire.
La peur du temps qui passe a longtemps été l’une de mes plus grandes peur. Parce que le temps qui est passé, ne sera vraisemblablement plus jamais mien. Que chaque seconde qui défile, s’envole aussi rapidement qu’elle n’est arrivée. La peur du temps qui passe, c’est aussi la peur de vieillir, mais surtout la peur de voir les gens que l’on aime vieillir. Vous êtes-vous déjà demandés le sens qu’aurez votre vie si vos parents, votre partenaire, votre animal de compagnie, votre meilleur(e) ami(e) venait à disparaître ? Peut-être d’ailleurs, que vous avez déjà du faire face à une situation comme celle-ci. Moi, face à ce questionnement, je me suis longtemps retrouvé démunie. L’idée de l’abandon, de la solitude, longtemps m’effraya. L’impuissance du temps qui passe.
Et puis cette peur s’est finalement dissipée, lorsque j’ai fini par saisir toutes les subtilités de ce facteur temps.
Lâcher prise et accepter que, oui, le temps file et défile, et que nous ne pouvons, malheureusement ou non, rien faire à cela. La vie est un cycle, que nous le voulons ou non. Toute chose vivante est vouée à naître, et à disparaître. C’est ainsi qu’est la vie. Alors, si notre présence sur terre est limitée, de quelle manière pouvons-nous agir pour en rendre l’expérience aussi utile et magique que possible ? Si notre existence sur cette planète est éphémère, comment puis-je faire en sorte que chaque seconde qui passe, compte ?
Car lorsque l’on y réfléchit bien, la peur du temps qui passe, naît principalement du regret. Le regret de ne pas avoir pris les bonnes décisions. Le regret d’avoir perdu son temps dans une relation qui ne nous rendait pas heureux. Le regret de ne pas avoir vécu suffisamment. Le regret de ne pas avoir passé assez de temps avec les personnes qui comptaient véritablement.
ALLOUER SON TEMPS
Dans l’épisode 19, je vous parlais du principe de Brahmacharya qui consiste à diriger son énergie uniquement vers les choses qui ont de l’importance pour nous. Brahmacharya nous enseigne que notre énergie est limitée et précieuse, et que, pour nous préserver, il nous faut prendre les décisions les meilleures pour l’allouer efficacement. Pour appliquer Brahmacharya, il est nécessaire d’appliquer le principe très simples des priorités.
Prioriser est devenue mon mot d’ordre au quotidien. Et cela peut paraître très simpliste comme concept, mais il est cependant incroyablement puissant. Listez sur un papier vos priorités, et ne passez à la suivante, que lorsque la précédente aura été pleinement accomplie. Si vous vous retrouvez face à un choix qui vous parait cornélien, rappelez-vous de votre liste, et demandez-vous quelle est la décision qui sera le plus en accord avec VOS priorités.
Ce principe est tout autant applicable ici.
Aussi parce que l’énergie que nous allons à certains expériences plutôt qu’à d’autres, s’inscrit nécessairement dans le temps. En choisissant de diriger votre énergie vers quelque chose en particulier, vous choisissez dans le même temps comment allouer votre temps.
Nous disposons tous chaque jour, entre nos mains, de la même quantité de temps. Et il ne tient qu’à vous, de décider comment l’utiliser. Une journée dure 24 heures pour tous, et vous seriez surprise d’expérimenter ces 24 heures avec une attitude nouvelle.
Nous disons souvent que notre temps est précieux; et c’est vrai. Il est tellement précieux, qu’il est important de le préserver. Récemment, je me suis rendue compte de la quantité d’heures que je passais sur mon téléphone. J’ai pris note de la façon dont je me sentais, après avoir passée ces heures sur mon téléphone. Je me suis demandée ensuite, si ce temps que j’avais utilisé, je l’avais utilisée d’une manière qui servait la liste de mes priorités. Si les émotions et sentiments que j’ai ressenti à ce moment-là n’étaient pas positives, c’était nécessairement parce que mon comportement n’était pas aligné avec mes désirs profonds.
J’ai alors consciemment pris la décision de couper mon téléphone chaque matin. En cela, je me suis offerte l’opportunité de me reconnecter à l’instant présent; de regarder autour de moi, plutôt que de restreindre mon champ de vision à quelques centimètres carrés. Et c’est également en coupant mon téléphone sur ce laps de temps bien précis, que j’ai pris conscience du temps phénoménal que j’avais pour faire, être, vivre, accomplir. Et que je ne manquais, pour autant, rien de prioritaire en m’y conformant quotidiennement.
RIEN N’EST UNE PERTE DE TEMPS
Chaque seconde qui passe sera une seconde entre guillemet bien utilisée, dès lors que vous lâcherez prise sur la « perfection » de l’instant. Etant moi-même très perfectionniste, j’ai tendance à vouloir être systématiquement soit dans le noir, soit dans le blanc. A faire les choses entièrement, jamais à moitié. Et à viser toujours le meilleur.
Et donc, dans mon esprit, j’avais ce besoin incroyable que tout soit toujours absolument parfait. Que chaque seconde de ma vie soit finalement optimisée. Et pour cela, j’avais nécessairement besoin d’une structure bien carrée, pour me donner cette sensation que je contrôlais absolument tout. Je me disais qu’en ayant le contrôle sur chaque détail de ma vie, je réduisais mes chances de « gaspiller mon temps ».
Entre nous, cette technique a tout sauf fonctionné. Pourquoi ? Parce que vous le savez à présent, il y a 1 milliard de choses sur lesquelles nous n’avons que l’illusion du contrôle. Même si cela peut sembler effrayant, il n’y a vraiment que très peu de chose que nous pouvons véritablement contrôler. Et ces choses, ce sont uniquement celles qui nous sont intrinsèques – c’est à dire qui nous sont propres ou directement rattachées. Tous les éléments extérieurs, nous contrôlent : le jugement et les pensées des autres, le changement des saisons, les lois, et j’en passe. Nous pouvons les anticiper pour nous donner l’impression que nous les contrôlons. Mais dès lors que ces dernières sortent de ce à quoi nous sommes habitués, c’est là que nous nous rendons compte de notre impuissance. Et c’est là que nous prenons peur.
Pour en revenir à notre concept du temps, l’une des choses qui m’a permis de palier à ma peur, c’est finalement le lâcher prise. Cesser de rechercher systématiquement une perfection, qui n’existe pas. La perfection est subjective. Rien n’y personne ne sera jamais parfait, tout simplement parce que, dès que nous avons, nous aspirons à « mieux ». Dès que nous avons, nous souhaitons ce que l’autre a. Cette quête est infinie. Si nous recherchons la perfection de l’instant, alors jamais nous ne la trouverons. C’est un cercle vicieux, dont il nous faut nous sortir pour atteindre la paix intérieure.
C’est seulement en vivant dans l’instant présent notre expérience en tant qu’être humain, que nous faisons de chaque seconde qui passe, des moments parfaits. C’est lorsque nous n’avons aucune attente, que le plaisir est immense.
Aucune expérience vécue, aussi douloureuse soit-elle, est une perte de temps.
Aucune décision prise, aussi peu optimale soit-elle, est une perte de temps.
Sur votre chemin vers l’équilibre, vous rencontrerez des milliers de routes adjacentes. Certaines seront des raccourcis, calmes et idylliques, qui vous rapprocheront plus rapidement de votre destination. D’autres seront des routes étroites semées d’embûches, qui ralentiront votre voyage.
Mais quoiqu’il arrive, vous ne choisissez pas quelle sera la prochaine route que vous allez prendre.
Par contre, vous pouvez orienter votre voyage, en choisissant avec quel état d’esprit vous allez l’appréhender. Transformez votre peur en excitation, votre anxiété en sérénité. Envisagez chaque chose qui compose votre vie, comme un élément nouveau de votre puzzle. Rien, absolument rien, n’arrive par hasard. Soyez reconnaissant(e) pour chaque étape que vous franchirez, qu’elle fut agréable ou non à traverser. Parce que, chacune de ces étapes s’est présentée sur votre chemin pour une raison bien spécifique.
Aucune de ces étapes, aucune de ces décisions, aucune de ces expériences, n’a été une perte de temps. Aucune. Chaque de ces étapes a été une opportunité de croissance. Vous auriez pu prendre à gauche, mais votre intuition vous a mené à droite. C’est ainsi qu’est la vie. Oui, notre temps à chacun est précieux. Parce qu’il est éphémère. Et pour le respecter à sa juste valeur, la seule chose que vous avez à faire, c’est de lâcher prise, et d’ouvrir grand vos bras et votre coeur à ce que l’univers vous réserve. Je le répète souvent, c’est en lâchant prise que vous reprendrez le contrôle. Aussi bien en terme de quantité que de qualité, c’est en lâchant prise sur votre temps, que vous reprendrez le contrôle sur votre expérience de vie sur cette terre.
Alors, la prochaine fois que vous vous direz « j’ai perdu mon temps » ou encore « je n’ai pas le temps », rappelez-vous simplement des ces mots…
« Le temps, c’est à moi de le créer »