épisode 30 du podcast
J’ai choisi de pardonner.
Pas pour lui,
Pas pour elle,
Pas pour eux.
J’ai choisi de pardonner,
Pour moi.
Qui n’a pas un jour connu une profonde déception ?
La déception nait d’une attente qui éventuellement, ne se réalise pas. Cette attente peut être fondée comme infondée, mais quelle qu’en soit son origine, quelle que soit la raison qui a créé votre déception, dès lors qu’elle existe, il est nécessaire de la comprendre pour la digérer et l’accepter. Toute émotion est valide, et c’est seulement en conscientisant chacune d’entre elle, que l’on est en mesure de développer la connaissance que l’on a de soi. Comme beaucoup, j’ai connu de nombreuses déceptions. Et mes plus grandes déceptions, ont toujours été humaines, relationnelles. Aussi bien en amour, qu’en amitié.
Chaque lundi en newsletters, je partage avec vous des mots doux inspirants, des partages d’expériences, des réflexions personnelles qui m’ont permises de tirer des enseignements de vie. Il n’y a aucune déception que je regrette d’avoir vécu, car chaque blessure qu’il s’est dessiné sur ma peau, m’a rendu plus forte et entière. Plus authentique, plus véritable. S’il y a une chose que je regrette à l’inverse, c’est la rancoeur que j’ai entretenue en mois les années qui ont suivi.
Mes plus grandes déceptions ont toujours été des déceptions amicales. Plus vous êtes entier dans vos relations, plus vous prenez le risque d’être heurté par autrui. Deux concepts que j’ai déjà abordé sur ce podcast sont les notions d’individualisme et d’attachement. Et par extension, d’incompatibilité émotionnelle.
L’individualisme humain,
C’est ce maux de notre société. Celui de vouloir se protéger coute que coute, de faire dans son intérêt propre plutôt que de penser collectivement. L’individualisme est une forme d’égoïsme, qui abime nos relations aux autres. L’individualisme est humain, mais il est objectivement plus présent dans certaines sociétés que dans d’autres. L’individualisme se nourrit du manque d’empathie, du manque de sensibilité.
L’attachement
L’attachement peut prendre de nombreuses formes, mais c’est ici l’attachement à soi qui rentre en jeu. Lorsque l’on s’attache à ses sentiments et à son orgueil, la rancoeur nait.
D’où nait la rancoeur ?
La rancoeur est la manifestation extérieure de notre égo. Généralement, lorsque l’on éprouve et entretient cette amertume en nous, liée à notre déception, c’est notre égo, notre fierté qui s’exprime. Cette volonté profonde de défendre sa dignité. Dans ces situations, nous ne cherchons fondamentalement pas à comprendre qui est responsable et qui ne l’est pas – bien que je vous l’accorde, cela n’a que très peu d’importance. Pourquoi n’est-il pas important de connaître le responsable ? Car pointer du doigt autrui est petit et facile. Et se pointer soi-même du doigt entache profondément notre estime, et à fortiori, notre confiance en nous. Aucune de ces réactions ne vous servira pour atteindre votre bonheur.
A l’inverse, comprendre pour apprendre, vous servira. Et peut-être que je suis de ces personnalités qui fonctionnent beaucoup à l’intellect, au pragmatisme. Mais prendre du recul pour analyser a toujours été bien plus utile à la suite de mon expérience en tant qu’être humain, que nourrir indéfiniment mon égo avec des ré-assurances pour le flatter et le protéger.
Car parfois, nous, sommes la personne toxique d’une relation.
Et dans cette position que nous avons, c’est alors aussi de notre responsabilité de comprendre ces schémas que nous reproduisons continuellement. Pour cesser de créer nous-même nos propres blessures, pour nous élever et devenir une version plus plus sage et inspirante de nous-même.
L’égo, Ahamkara, c’est l’une des 5 afflictions citées dans la philosophie yoga comme étant à l’origine de notre souffrance profonde. L’égo correspond à l’identification au soi individuel, identification personnelle qui nourrit l’attachement et l’orgueil.
Eprouver de l’amertume, c’est naturel : n’importe qu’elle émotion que vous ressentait est digne d’exister, car elle est la réponse spontanée de votre coeur. Ne cherchez pas à nier ces émotions, ne cherchez pas à les faire taire.
Nous ne sommes pas tous froissées par les mêmes attitudes, car nous sommes tous différents. Nos valeurs diffèrent dès lors que l’environnement dans lequel nous avons grandi diffère. Je peux être blessée par une parole, qui n’aura aucune importance pour quelqu’un d’autre. Tout d’abord parce que nos niveaux de sensibilité ne sont pas les mêmes, et ensuite, parce que cette même sensibilité ne trouve pas sa racine au même endroit. Nos expériences autant que notre personnalité, conditionnent notre sensibilité.
A l’inverse, entretenir de l’amertume, c’est un choix conscient et contrôlé : dès lors que vous avez reçu ce message de votre coeur à votre cerveau, que vous l’assez compris, assimilé et digéré, c’est ensuite votre décision personnelle de choisir la rancoeur plutôt que le pardon. Alors, pourquoi ne pas choisir le pardon plutôt que la rancoeur ? Oui, choisir le pardon nécessite de mettre son égo de côté. Pardonner, nécessite de faire taire sa fierté, de se remettre en question. De tout simplement, accepter.
Pardonner ne veut pas dire que vous donnez raison à autrui.
Pardonner ne veut pas dire que vous êtes faible.
Et pardonner ne veut pas dire que vous êtes d’accord.
Pardonner signifie que vous avez été capable de mettre vos sentiments de côté pour mener une réflexion intelligente sur votre expérience.
Pardonner signifie que vous avez fait la paix avec votre passé, avec autrui, avec vous même.
Pardonner, c’est une preuve de sagesse et de grandeur.
Pardonner vous apportera non seulement la paix intérieure, mais vous accompagnera également dans votre chemin vers la guérison.
Apprendre à pardonner pour guérir de ses blessures
Toute personne qui rentre puis sort de votre vie, y est passée pour une raison bien spécifique. J’ai toujours cru en la réincarnation, autant que dans la loi de l’univers : rien n’arrive par hasard, tout arrive pour une raison bien spécifique. Chaque épreuve que la vie vous envoie, est un enseignement que l’univers souhaite transmettre à votre âme pour lui permettre de grandir.
Que la personne en face de vous soit, en âge, plus vieille que vous, son âme peut quant à elle être bien plus jeune que la vôtre. Et c’est cette ouverture d’esprit que vous devez constamment garder en tête lorsque vous vivez une déception. Toute personne qui vous aura déçue, vous aura appris quelque chose.
Je remercie chaque personne qui est passée sur mon chemin. Chaque personne qui m’aura apporté de la joie, comme chaque personne qui m’aura blessé. Car c’est au travers de ces épreuves douloureuses, que j’ai été en mesure de développer une meilleure connaissance de moi.
Sans blessure, il ne peut y avoir de guérison.
Envisagez le pardon comme le pansement indispensable à votre blessure pour lui permettre de cicatriser. Si vous laissez trop longtemps à vif votre blessure, elle risquera de s’infecter, de se dégrader, Alors que si vous la panser, elle pourra plus rapidement et plus sainement guérir. Ne pardonnez pas pour satisfaire la volonté de quelqu’un d’autre. Ne pardonnez pas pour vous prouver ou prouver à quelqu’un d’autre quelque chose. Pardonnez pour vous, pour vous offrir la paix et la sérénité intérieure.
Plus vous cultiverez la rancoeur, la haine, la colère, plus vous créer de l’espace en vous pour laisser ces émotions fleurir. Cet espace, c’est celui que vous ne laissez pas à l’amour, au bonheur, à la compassion.
Le pardon vous permettra de tourner la page d’un chapitre achevé de votre vie.
Le pardon est le pansement de vos blessures.